lundi 15 septembre 2014

Génération Y

D'après les textes et les consignes de nos supérieurs hiérarchiques très haut placés, nous devons répandre l'emploi du numérique à l'école.
Désormais, tout se fait par informatique. Les bulletins scolaires, bien sûr, mais aussi l'appel, les relevés de notes, le cahier de texte, la réservation d'une salle, la communication et même écrire au tableau.
Has been les bon vieux agendas, carnets de notes, petit post-it sur le casier et autres stratégies délicieusement désuètes (une craie? c'est quoi ça déjà?)

1er septembre: 
L'environnement numérique de travail a été mis en place. Très lourd pour le réseau, il lui faut environ quinze minutes pour se lancer le matin. Une fois lancé, il faut ouvrir un, puis deux, puis trois menus pour trouver, enfin, la liste d'appel. Chaque menu ayant un délai de lancement proportionnel à celui du logiciel global.

Par contre, on n'a pas encore réussi à faire rentrer l'ancien logiciel pour les notes DANS le nouveau. Donc on doit manipuler deux sites. Avec deux mots de passe différents. Mot de passe qui doit comporter minimum dix caractères en mélangeant les chiffres et les lettres et qui doit comporter au moins un caractère qui ne soit ni chiffre ni lettre. Scro9gneu&*gneu!!!

2 septembre:
On découvre qu'avec l'intégration progressive des logiciels dans l'Environnement Numérique de Travail (ENT), les systèmes de messageries se sont intégrés aussi. Du coup, au sein d'un même logiciel, on a deux boites mail différentes. Chacune avec son adresse (et son mot de passe). En plus, bien sûr, de notre adresse e-mail professionnelle.
On découvre aussi  que comme cet ENT est géré par le rectorat, il réutilise par défaut les vieux noms qu'on a communiqué à l'administration au moment de notre embauche. C'est là que des collègues doivent utiliser le nom de leur ex-mari pour pouvoir accéder à leurs documents professionnels. Très classe, vraiment.

3 septembre: 
Pour un ordinateur sur deux, la résolution de l'écran est mal réglée. L'image est zoomée, pixellisée, horrible. Sauf qu'on est sur un réseau et on  n'a pas la main pour modifier les petits paramètres de configuration des ordis. Même régler l'heure, on peut pas.

5 septembre:
On découvre que cet été, un nouveau système d'exploitation a été installé sur les ordinateurs. Tous les petits logiciels pratiques pour la vidéo ou la gestion d'images que nous avions collectés au fur et à mesure de l'année dernière sont à réinstaller. Donc à signaler au responsable informatique qui devra le faire à notre place.

8 septembre:
Certaines salles ont de très jolis vidéoprojecteurs qui décorent le plafond parce qu'ils n'ont pas de télécommandes et on ne peut donc pas les allumer.

9 septembre:
L'ordinateur de la salle de Mme Mélu a été tout bonnement et simplement supprimé du réseau. Sans raison, comme ça, du jour au lendemain. Officiellement, il n'existe pas. Il la nargue pendant des heures et des heures de cours avec son écran bleu de session impossible à ouvrir.

10 septembre: 
On découvre que c'est les comptes des professeurs de Français en fait qui n'ont pas les droits pour modifier la configuration ou lire les vidéos avec les logiciels installés l'an dernier. Les autres, ils peuvent.

Ca sent quand même le complot, tout ça.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous avez raison, le tout informatique est une belle connerie. En SVT, les IPR rabâchent à longueur d'année, qu'il faut absolument faire travailler les élèves sur du concret en TP. Leur solution : utiliser à fond tous les logiciels éducatifs et planter les élèves devant des écrans qui n'ont plus aucun secret pour eux. Par contre, les mettre devant une fleur ou un poisson, là ils n'en mènent pas large. Le drame, c'est que pour les élèves, le tout informatique devient la norme et l'idée qu'ils se font des études supérieures et des débouchés professionnels. Dans ma partie, je déplore profondément que la plupart des élèves pensent, y compris en Terminale S, qu'un labo de biologie à la fac ou dans l'industrie, ce soit une succursale de Microsoft.