L'instrument indispensable pour qu'un établissement fonctionne, c'est bien la photocopieuse, qui tourne à plein régime toute la journée.
Pauvre bête.
Nous la maltraitons terriblement. Des photocopies par centaines, elle se fait vite frapper dès qu'elle rencontre le moindre problème. Il faudrait que j'essaye, un jour, de calculer le nombre de feuille qu'elle crache par jour.
Une photocopieuse dans un collège, c'est un peu comme le métro à Paris. Si elle s'arrête, tout le monde est paralysé. Sans rire.
Le calcul est facile à faire. Un collège. 500 élèves. 20 classes. 25 élèves par classe. 4 à 8 heures de cours par jour et par classe. Ce qui fait facilement 4 000 feuilles de cours distribuées entre 8h et 17 heures, et 20 heures de cours ruinées pour une seule journée de panne.
En même temps vu qu'on n'a ni manuel au programme, ni vidéoprojecteur pour se passer du support papier, à part demander aux élèves d'écrire eux-mêmes les documents sur lesquels ils travaillent, je vois pas bien la solution...
Evidemment, le bon prof aura fait ses photocopies à l'avance pour prévenir une panne soudaine au dernier moment, et aura même prévu un cours de rechange au cas où le matériel le lâche.
Plus qu'ailleurs en matière de photocopie, je suis une mauvaise prof. Mais je me soigne. Même si je fais des gros efforts pour faire mes photocopies la veille, voire plusieurs jours à l'avance, il m'arrive encore souvent d'arriver tôt le matin pour faire en catastrophe mes photocopies du jour. Heureusement je ne suis pas la seule. Voyez plutôt:
7h30: après avoir avalé mon café en quatrième vitesse pour gagner encore de précieuses minutes, je gare ma voiture sur le parking devant le collège. Il fait nuit. Je repère horrifiée une autre voiture qui était là avant moi. Avec le bol que j'ai, c'est le prof de musique, qui a toutes les classes du bahut et qui fait son stock de la semaine, soit plus de 500 feuilles. La course commence.
7h35: j'entre essoufflée en salle des profs. Effectivement, un collègue (de français, ouf!) est là, en train de faire ses photocopies. Il me sourit: "T'inquiète, j'ai presque fini!" Je pose sur la table à côté de lui ma feuille, pour bien signifier que je réserve la suite, pendant que je vérifie dans mon casier le courrier du jour, que j'enlève mon manteau et que je calcule si j'ai le temps d'aller déposer mon cartable dans ma salle de classe. Un coup d’œil sur le compteur de photocopie et je me précipite dans le couloir.
7h37: de retour en salle des profs, je reprends ma place devant la photocopieuse en jetant un regard suspicieux à la collègue (de maths) arrivée entre-temps et qui cherche frénétiquement dans son cartable sa feuille à photocopier en espérant secrètement me griller dans la file d'attente. Raté! Je pose victorieusement ma feuille sur la vitre : ma journée de boulot est assurée.
7h40: à peine me suis-je éloignée une seconde pour découper les feuilles d'un premier lot pendant qu'un second était tiré qu'une collègue m'interpelle: "C'est à qui, ce qui sort, là? C'est à toi, Mélu? T'as fini? Je peux ?" Le tout en rentrant déjà son code. Je récupère mon précieux bien et m'éloigne de la queue.
7h45: dix profs font la queue devant la photocopieuse qui tourne à plein régime.
7h50: la photocopieuse plante. Les profs râlent. Une moitié d'entre eux se précipite vers le secrétariat à la recherche d'une autre photocopieuse disponible. Un prof ouvre le ventre de la machine pour voir où est cette fichu feuille qui provoque le "bourrage papier". On enlève soigneusement tout papier suspect. On referme. La photocopieuse ne redémarre pas et s'obstine à narguer les profs effarés avec son voyant rouge qui clignote.
Et pourtant, je vous assure qu'on ne fait avec cette photocopieuse que ce pour quoi elle est prévue. Nan parce que j'ai vu quelque part que le net que plus de 20 % des pannes de photocopieuse étaient causées par des gens qui s'assoient dessus pour photocopier des parties de leur anatomie fort pédagogiques.
C'est mon contrôle de conjugaison pour les 3ème D, j'ai presque fini t'inquiète...
Nous la maltraitons terriblement. Des photocopies par centaines, elle se fait vite frapper dès qu'elle rencontre le moindre problème. Il faudrait que j'essaye, un jour, de calculer le nombre de feuille qu'elle crache par jour.
Le calcul est facile à faire. Un collège. 500 élèves. 20 classes. 25 élèves par classe. 4 à 8 heures de cours par jour et par classe. Ce qui fait facilement 4 000 feuilles de cours distribuées entre 8h et 17 heures, et 20 heures de cours ruinées pour une seule journée de panne.
En même temps vu qu'on n'a ni manuel au programme, ni vidéoprojecteur pour se passer du support papier, à part demander aux élèves d'écrire eux-mêmes les documents sur lesquels ils travaillent, je vois pas bien la solution...
Evidemment, le bon prof aura fait ses photocopies à l'avance pour prévenir une panne soudaine au dernier moment, et aura même prévu un cours de rechange au cas où le matériel le lâche.
Plus qu'ailleurs en matière de photocopie, je suis une mauvaise prof. Mais je me soigne. Même si je fais des gros efforts pour faire mes photocopies la veille, voire plusieurs jours à l'avance, il m'arrive encore souvent d'arriver tôt le matin pour faire en catastrophe mes photocopies du jour. Heureusement je ne suis pas la seule. Voyez plutôt:
7h30: après avoir avalé mon café en quatrième vitesse pour gagner encore de précieuses minutes, je gare ma voiture sur le parking devant le collège. Il fait nuit. Je repère horrifiée une autre voiture qui était là avant moi. Avec le bol que j'ai, c'est le prof de musique, qui a toutes les classes du bahut et qui fait son stock de la semaine, soit plus de 500 feuilles. La course commence.
7h35: j'entre essoufflée en salle des profs. Effectivement, un collègue (de français, ouf!) est là, en train de faire ses photocopies. Il me sourit: "T'inquiète, j'ai presque fini!" Je pose sur la table à côté de lui ma feuille, pour bien signifier que je réserve la suite, pendant que je vérifie dans mon casier le courrier du jour, que j'enlève mon manteau et que je calcule si j'ai le temps d'aller déposer mon cartable dans ma salle de classe. Un coup d’œil sur le compteur de photocopie et je me précipite dans le couloir.
7h37: de retour en salle des profs, je reprends ma place devant la photocopieuse en jetant un regard suspicieux à la collègue (de maths) arrivée entre-temps et qui cherche frénétiquement dans son cartable sa feuille à photocopier en espérant secrètement me griller dans la file d'attente. Raté! Je pose victorieusement ma feuille sur la vitre : ma journée de boulot est assurée.
7h40: à peine me suis-je éloignée une seconde pour découper les feuilles d'un premier lot pendant qu'un second était tiré qu'une collègue m'interpelle: "C'est à qui, ce qui sort, là? C'est à toi, Mélu? T'as fini? Je peux ?" Le tout en rentrant déjà son code. Je récupère mon précieux bien et m'éloigne de la queue.
7h45: dix profs font la queue devant la photocopieuse qui tourne à plein régime.
7h50: la photocopieuse plante. Les profs râlent. Une moitié d'entre eux se précipite vers le secrétariat à la recherche d'une autre photocopieuse disponible. Un prof ouvre le ventre de la machine pour voir où est cette fichu feuille qui provoque le "bourrage papier". On enlève soigneusement tout papier suspect. On referme. La photocopieuse ne redémarre pas et s'obstine à narguer les profs effarés avec son voyant rouge qui clignote.
Et pourtant, je vous assure qu'on ne fait avec cette photocopieuse que ce pour quoi elle est prévue. Nan parce que j'ai vu quelque part que le net que plus de 20 % des pannes de photocopieuse étaient causées par des gens qui s'assoient dessus pour photocopier des parties de leur anatomie fort pédagogiques.
C'est mon contrôle de conjugaison pour les 3ème D, j'ai presque fini t'inquiète...
2 commentaires:
ca me rappelle des souvenirs, les photocopies des profs! :)
j'imagine très bien la scène!! ;-)
bonne soirée, bon courage pour la nouvelle semaine!
La guerre de la photocopieuse : le dernier blockbuster américain! ^^
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