En cette période hivernale, me revient un des cauchemars du prof: l'élève malade. Non, je ne vous parle pas de l'élève qui est resté au fond de son lit (je dirai même que celui-là, c'est mon préféré puisque je n'ai pas à m'en occuper). Non, je vous parle de celui qui est malade en classe.
Celui qui renifle la goutte au nez pendant l'emploi du subjonctif.
Celui qui se mouche bruyamment au lieu d'accorder ses participes passés.
Celui qui empile devant lui sur le bureau une jolie collection de mouchoirs sales.
Celui qui prend une quinte de toux interminable pendant les subtilités des points de vue narratifs.
Et le pire de tous.
Celui qui vomit.
Dans la classe. Sur votre carrelage.
J'ai une chance folle: je n'ai jamais eu cette chance. Je le redoute terriblement. D'où ma promptitude, dès qu'un élève ne se sent pas bien/me paraît un peu pâle, à l'envoyer vomir au bureau de vie scolaire ou à l'infirmerie. Moins pour le désagrément personnel que pour la gestion des vingt-quatre autres dont le QI va soudainement chuter si ça se produit.
Parce que si je n'ai pas eu les vomissements, j'ai eu les malaises.
Nous sommes en plein exercice d'écriture. Les élèves planchent sur un texte mêlant narration, description et un certain nombre de contraintes stylistiques, lorsque soudain, au premier rang, une fille devient toute blanche et s'écroule au bas de sa chaise.
Musique qui fait peur.
Grand moment de solitude.
Je rappelle au passage qu'une formation élémentaire aux premiers secours n'est absolument pas dispensée ni même exigée des enseignants avant de leur confier entre cent et cinq cent enfants par an.
Restons calme. Sur un vague réflexe, je vérifie que la jeune fille est consciente et est sur le côté et envoie une autre élève courir chercher quelqu'un au bureau de vie scolaire.
Dans ces situations de crise, la typologie de l'élève est facile à définir.
La greluche de base: "Madaaaaaaame elle va mouriiiiiiiir c'est horriiiiiiiiiiible j'ai trop peuuuuuuuur!" (ajouter quelques sanglots pour le mélodrame).
Le meneur de classe pseudo-mature et très fayot: "Madame, faut la mettre en Position Latérale de Sécurité!" (parce qu'elle a l'air de faire le poirier, là?)
Lepetit fouteur de merde élève perturbateur (qui se lève et se précipite dans le couloir en hurlant): "Madaaaaaaaame elle a dû se perdre Marie, je cours plus vite qu'elle, j'y vais!"
Le bon élève imperturbableelle-a-qu'à-crever-l'autre-j'ai-ma-moyenne-à-entretenir:"Madaaaaaame, le passé simple de "recevoir", c'est bien "reçu"? Ça s'écrit comment?"
Je me demande si le bon élève n'est pas le plus effarant de tous...
Celui qui renifle la goutte au nez pendant l'emploi du subjonctif.
Celui qui se mouche bruyamment au lieu d'accorder ses participes passés.
Celui qui empile devant lui sur le bureau une jolie collection de mouchoirs sales.
Celui qui prend une quinte de toux interminable pendant les subtilités des points de vue narratifs.
Et le pire de tous.
Celui qui vomit.
Dans la classe. Sur votre carrelage.
J'ai une chance folle: je n'ai jamais eu cette chance. Je le redoute terriblement. D'où ma promptitude, dès qu'un élève ne se sent pas bien/me paraît un peu pâle, à l'envoyer vomir au bureau de vie scolaire ou à l'infirmerie. Moins pour le désagrément personnel que pour la gestion des vingt-quatre autres dont le QI va soudainement chuter si ça se produit.
Parce que si je n'ai pas eu les vomissements, j'ai eu les malaises.
Nous sommes en plein exercice d'écriture. Les élèves planchent sur un texte mêlant narration, description et un certain nombre de contraintes stylistiques, lorsque soudain, au premier rang, une fille devient toute blanche et s'écroule au bas de sa chaise.
Musique qui fait peur.
Grand moment de solitude.
Je rappelle au passage qu'une formation élémentaire aux premiers secours n'est absolument pas dispensée ni même exigée des enseignants avant de leur confier entre cent et cinq cent enfants par an.
Restons calme. Sur un vague réflexe, je vérifie que la jeune fille est consciente et est sur le côté et envoie une autre élève courir chercher quelqu'un au bureau de vie scolaire.
Dans ces situations de crise, la typologie de l'élève est facile à définir.
La greluche de base: "Madaaaaaaame elle va mouriiiiiiiir c'est horriiiiiiiiiiible j'ai trop peuuuuuuuur!" (ajouter quelques sanglots pour le mélodrame).
Le meneur de classe pseudo-mature et très fayot: "Madame, faut la mettre en Position Latérale de Sécurité!" (parce qu'elle a l'air de faire le poirier, là?)
Le
Le bon élève imperturbable
Je me demande si le bon élève n'est pas le plus effarant de tous...
1 commentaire:
Hé bé! Je vais croiser les doigts que tu n'ai jamais à subir l'élève qui vomit ^^
(mais clairement, le bon élève est un psychopathe en puissance, s'il reste aussi insensible lol)
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