lundi 26 janvier 2015

La grammaire est une chanson douce... en yaourt

Bon, je vous l'accorde, la grammaire a ce défaut de vouloir mettre quelque chose de technique dans une langue qui relève pour beaucoup de l'intuitif. Ça perturbe.
Mais genre, ça perturbe beaucoup.

Pour ceux dont les souvenirs scolaires remontent un peu loin, les mots de la langue française sont répartis en "classes", ou selon leur "nature" (ça dépend si vous êtes passés avant ou après la réforme, enfin UNE des réformes... eeeeeennfin bref!).
Par exemple,  "lui", "le mien", "celui-ci" sont tous des mots qui peuvent servir à remplacer "mon Bescherelle" qui est un nom (propre, d'ailleurs). On les appelle donc des pro-noms.
Et suivant leur sens, on les distingue en pronoms possessifs ("le mien" à moi), pronoms démonstratifs ("celui-là" là-bas que je te montre du doigt), etc etc... (rendez-vous demain à 7h55 en salle 15 avec votre classeur pour la suite).

Alors pronom, Kevin, il a à peu près intégré. Par contre, les subtilités de ses usages... ben ça sert à tout un pronom, non?

"Véritable: pronom de vérité".
" Douceur: pronom de genre".

Sur un malentendu... C'est vrai, les pronoms, c'est comme les déterminants, yen a tout plein. Alors, à quoi bon tous les apprendre? On en chope un et au bout d'un moment, on finira bien par tomber dessus.

La conjugaison aussi, ça perturbe. Les élèves savent très bien qu'on utilise le présent pour maintenant, le passé pour avant, et le futur pour après. C'est la base. Trop facile m'dame.
Sauf que ce n'est pas tout à fait vrai. Exemple typique: vous êtes en train de glander sur Facebook traiter vos mails professionnels en attente et votre mère/père/tendre moitié vous crie depuis la cuisine: "A table!" A quoi vous répondez immanquablement "J'arrive!!!"
Et ce verbe "J'arrive", pourtant conjugué dans le présent le plus traditionnel, vous savez très bien qu'il veut dire "Dans cinq minutes/Un quart d'heure/Jamais, fous-moi la paix".

DONC on apprend aux élèves à dissocier ces valeurs d'un même temps, à avoir un regard critique sur leur propre langue et ses subtilités.
Ce qui les amène, dans un souci d'affiner l'analyse, à se mélanger sacrément les pinceaux:

"Le verbe est conjugué au passé simple, c'est donc du présent de narration".
"C'est du conditionnel, utilisé pour le présent dans le futur".

Vertige temporel, bonjour....

lundi 19 janvier 2015

Explication de texte

Les élèves sont pleins de bonnes intentions. Ils essayent toujours d'être les plus clairs possible pour être surs que leur prof chéri les comprenne au mieux. Il faut dire qu'on passe notre temps à leur reprocher de ne pas être assez précis.
Je suis une mauvaise prof: non seulement je n'aime pas quand mes élèves ne sont pas assez clairs, mais je n'aime pas non plus quand ils le sont trop.

"Et le héros fut tué par le fantôme. Depuis ce jour, toute personne faisant cette erreur sera tué par le nouveau fantôme (parce que l'ancien a pris sa retraite)."

Il fallait bien une raison au changement de hantise.

"Cela se produisit à environ minuit (00 h 00)"

Nan parce que minuit, c'est pas forcément le même pour tout le monde, hein.

"Il  a choisi de commencer son autobiographie comme ça, car il y raconte son enfance jusqu'à adulte, en fait il passe de tout petit puis il passe directement grand alors que au début il est petit".

Mais si, c'est clair, enfin!

mercredi 14 janvier 2015

Liberté de s'exprimer, même n'importe comment!

Plus de trois mois sans faire la mauvaise prof. Il faut croire que j'ai eu un sursaut de vocation. Ou des scrupules (mouais, une grosse crise de fénéantise, surtout). 
Et puis il y a peu, je me suis rappelée que s'exprimer, parfois, c'est important. Alors je suis venue vous donner des nouvelles de Kevin. 

Kevin qui lui aussi a envie de s'exprimer. Bon, saluons l'initiative, même si parfois, on est décontenancé par sa créativité.

Mme Mélu: Et que fait cette femme, avec le bébé, et le corsage ouvert?
Kevin: Ah je sais! Elle fait le laitage!

Bon, me direz-vous, Kevin avait au moins cette fois-ci utilisé un mot qui existe.

Kevin: Et alors là, je l'ai fait sans aucun hésitage!
Oui, mais faut dire aussi qu'on leur montre pas vraiment l'exemple. Parce que des mots qui se ressemblent beaucoup et qui coexistent tranquillement, ça ne devrait surprendre personne.

Kevin : Ben, madame, quand le bateau coule, on monte bien sur un canoë de sauvetage!
Bon, il faut dire que la réalité que recouvrent ces paronymes porte grandement à confusion.

Jérôme: Madame, il a écrit vachement penché au tableau, non?
Kevin: Ah ouais, il a écrit en italien!
J'avoue que j'ai eu un moment d'absence pour celle-là...



Bonne année 2015 à tous!