lundi 27 février 2012

Mais à qui sont ces élèves?

Savez-vous pourquoi je n'organise pas de sortie scolaire? Outre la surcharge de travail et une responsabilité qui me pèse beaucoup, les élèves en sortie se débrouillent toujours pour vous faire honte. Au point que vous avez envie de changer de trottoir pour qu'on ne croit pas que c'est vous, l'adulte censé encadrer et instruire ces chenapans.

La scène: une journée à Paris avec des 6ème, visite de la Tour Eiffel. Sur l'information donnée aux parents, il est bien précisé que les élèves n'ont pas besoin d'argent puisque tout est déjà payé à l'avance et qu'aucun temps libre pour le shopping n'est prévu pour une sortie PEDAGOGIQUE on le rappelle.
Immanquablement, en attendant l'heure de la visite sous les pieds de la Dame de Fer, les élèves sont assaillis de vendeurs qui les chargent de petites Tour Eiffel de toutes les couleurs. Il y en a par dizaines, par centaines. Les élèves en ont plein les poches, plein les mains. Certains achètent même des Tour Eiffel grand format, les retournent comme des cornets pour les remplir de Tour Eiffel plus petites.... Et ça s'entasse...
Jusqu'au moment où il faut embarquer dans l’ascenseur. Et là, les élèves regardent leurs mains encombrées, leurs poches dont les babioles dépassent, et nous demandent, effarés: "Madame, on les mets où, les Tour Eiffel?"
J'aurais bien une suggestion, mais sans être vulgaire...
Résultats: dans l'ascenseur, des dizaines d'élèves de douze ans aux mains encombrés par des gadgets. Histoire de pas faire trop touriste.
Et arrivés en haut, croyez-vous qu'ils aient admiré le panorama? Que nenni: il y a aussi un magasin DANS la Tour Eiffel. M'est avis qu'ils en ont vu tous les recoins...

Il y a pire.

La scène: sortie scolaire à Lyon avec les 3ème, en janvier. Nous traversons un pont (je vous rappelle que nous sommes à LYON). Les élèves se penchent vers le fleuve:
- Madaaaaaaaaame vous croyez qu'elle a gelé, la Seine?

Un lapsus? Croyez-vous? J'aimerais bien...

La scène: départ du voyage pour l'Angleterre, avec les 4ème. Evidemment, élèves surexcités.
-Madaaaaaaame, c'est vrai que pour aller en Angleterre, on va prendre le bateau, au port?
- Oui, c'est vrai.
- Génial, on va voir Marseille!

Pleurons, pleurons... Surtout quand, une dizaine d'heures plus tard, nous embarquons sur le fameux bateau. Les élèves sont une petite centaine, et pour le petit déjeuner, nous occupons à nous seuls une bonne partie de la cafétéria du bateau. Soudain, nous entendons tous nos élèves se mettre à scander:
-HAPPY BIRTHDAY TO YOU! HAPPY BIRTHDAY TO YOU!
En bons profs, nous nous réjouissons de l'esprit de groupe! Et tout en essayant d'identifier dans la foule le roi de la fête, nous reprenons avec eux "Happy Birthday to yooouuuu" jusqu'au bout de la chanson. Puis nous interrogeons les élèves:
- C'est l'anniversaire de qui?
- Ah de personne. Mais comme c'est les seuls quatre mots qu'on connaît en Anglais, on a chanté ça.


Non, ça, désolée, je ne suis pas sure de pouvoir assumer.

jeudi 23 février 2012

Pas de panique, c'est logique!

Idée reçue à abattre: les élèves réfléchissent. SI! Parfois, ils cherchent de vrais réflexions logiques et sensées. Malheureusement pour eux, ça ne suffit pas toujours à faire illusion.

Q: Qu'est-ce qu'une lettre circulaire?
R: Une lettre qui circule.

Q: Comment appelle-t-on un ami à qui l'on peut confier ses secrets?
R: Un secrétaire.

Q: Qu'apprend-on à la fin de l'histoire?
R: On apprend que l'héroïne était morte, et l'est encore.


Encore une fois, le Français n'a pas le monopole de ces réponses imparables.

Q: Démontrer que le Japon est au centre de l'économie mondiale.
R: Parce qu'il est au centre de la carte.

dimanche 19 février 2012

Téléphone arabe

Le bon prof se méfie toujours de ce que un élève. Même avec la meilleure volonté du monde il ne pourra pas s'empêcher, d'en rajouter un peu. Oh, un tout petit peu.
Mais je suis une mauvaise prof. J'écoute les élèves.

La scène: début du cours, l'appel.
- Où est Mathieu?
- Chez la CPE.
- Et pourquoi?
- Ben elle est venu le chercher dans le couloir pendant qu'on se rangeait devant la salle.
- A ce point? Mais qu'est-ce qu'il a fait pour qu'elle vienne le chercher jusque dans le couloir?
- Il a tapé quelqu'un, m'dame!

Je blêmis. Cet élève fait 1m20 debout les bras levés, qu'est-ce qui lui a pris d'aller taper sur quelqu'un? Et pourquoi faut-il que ça tombe sur un élève de la classe dont je suis prof principale, bon sang!!!!

Après le cours, je vais donc voir la CPE.
- Il a tapé sur qui, Mathieu, pour que tu viennes le chercher devant ma salle de classe?
- Tapé sur qui? Il a frappé personne! Il s'amusait à frapper aux portes et à se sauver!

Frapper aux portes. Pas frapper quelqu'un. Evidemment.